Victor Hugo fut un écrivain engagé. Un siècle avant le début de la construction européenne, il a appelé à une Europe unie.
L’écrivain a été un admirateur des paysages européens et, en particulier, de Rouen.
Cet article est une version remaniée d’un précédent article de ce site publié en décembre 2020.
« Amis ! c’est donc Rouen, la ville aux vieilles rues,
Aux vieilles tours, débris des races disparues,
La ville aux cent clochers carillonnant dans l’air,
Le Rouen des châteaux, des hôtels, des bastilles,
Dont le front hérissé de flèches et d’aiguilles
Déchire incessamment les brumes de la mer;
C’est Rouen qui vous a ! Rouen qui vous enlève ! »
Victor Hugo commence ainsi un des poèmes, paru en 1831, dans Les Feuilles d’automne.
Depuis, Rouen est surnommée la ville aux cents clochers.
Victor Hugo apprécie l’architecture médiévale, l’architecture gothique qu’on redécouvre au XIXe siècle (avec Viollet-le-Duc) et qui sert la fantasmagorie dans son roman « Notre-Dame de Paris ». En 1835, il écrit à sa femme :
« J’ai vu Rouen. […] J’ai vu tout, […] le Gros-Horloge, Saint-Ouen, Saint-Maclou, les vitraux de Saint-Vincent, les fontaines, les vieilles maisons sculptées, et l’énorme cathédrale qui fait à tout moment au bout des rues de magnifiques apparitions. Je suis monté sur le clocher de la cathédrale et sur la tour de Saint-Ouen. La ville et le paysage, de là-haut, sont admirables. »
Contraint plusieurs fois à l’exil, Victor Hugo fut un grand voyageur. Moins connue, la suite du poème est une ode aux paysages essentiellement européens.
L’écrivain fut aussi un homme politique. Pair de France de 1845 à 1848, puis député pendant 3 ans.
De jeune royaliste, bonapartiste, il devint un opposant virulent à Napoléon III, « Napoléon le petit » comme il l’appelait. Il fut contraint à l’exil à Bruxelles, puis à Jersey et Guernesey. Élu sénateur à partir de 1876, il fut un républicain humaniste, européen, pacifiste, féministe … en avance sur son temps.
En 1849, Victor Hugo préside le Congrès international de la Paix à Paris. Dans son discours d’ouverture, il se montre un visionnaire sur la nécessité d’une Europe unie.
» […/…] je suis de ceux qui disent avec vous, tous, nous qui sommes ici, nous disons à la France, à l’Angleterre, à la Prusse, à l’Autriche, à l’Espagne, à l’Italie, à la Russie, nous leur disons :
Un jour viendra où les armes vous tomberont des mains, à vous aussi !Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne […/…]
Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées. Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes, par le suffrage universel des peuples, par le vénérable arbitrage d’un grand Sénat souverain […/…]
Un jour viendra où l’on verra ces deux groupes immenses, les États-Unis d’Amérique, les États-Unis d’Europe, placés en face l’un de l’autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies. »
Parlant de la nation Europe, Victor Hugo écrit en 1867 dans son introduction à «Paris-Guide» :
« Au vingtième siècle, il y aura une nation extraordinaire. […/…] Elle sera pudique et indignée devant la barbarie […/…] La vision d’un échafaud dressé lui fera affront. Chez cette nation, la pénalité fondra et décroîtra dans l’instruction grandissante comme la glace au soleil levant. La circulation sera préférée à la stagnation. On ne s’empêchera plus de passer. Aux fleuves frontières, succéderont les fleuves artères. Couper un pont sera aussi impossible que couper une tête. »
Il fallut attendre un siècle, et trois guerres, pour que les prévisions de Victor Hugo connaissent un début de réalisation.
Nous avons compté dans l’agglomération rouennaise au moins une vingtaine de rues Victor Hugo et cinq écoles au nom de l’écrivain.
Pour mieux connaître Hugo, il faut aller à Villequier.
Villequier est d’abord le lieu de résidence des Vacquerie, mais il fut aussi à de multiples occasions un lieu de séjour de l’écrivain.
Le musée accueille régulièrement des expositions temporaires liées à l’œuvre littéraire de l’écrivain.
Pour y aller :
Comme la plupart (la totalité) des villes, Rouen a sa rue, son école Victor Hugo.
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