L’Union européenne forme l’ensemble politique le plus avancé du monde sur le plan des droits sanitaires et sociaux. Pourquoi ?
C’est le résultat d’une longue évolution décrite dans cet article à partir de l’exemple de l’Hôtel- Dieu de Rouen. La Charte des droits fondamentaux adoptée par l’Union Européenne en 2007 stipule que l’Union se fonde sur les valeurs indivisibles de dignité humaine, de liberté, d’égalité, de solidarité.
Version remaniée par l’auteur d’un article publié le 14/06/2023.
Au cœur de la cité de Rouen, près de la Cathédrale, sur l’actuelle place de la Calende, naissent les premières implantations de soin, gérées par l’Église chrétienne. En effet, l’Église assure ce service de soin et d’hébergement des malades, des pauvres et des indigents, au nom de la Charité. À l’époque les religieuses de l’ordre de Saint-Augustin gèrent l’hôpital de Rouen.
De plus, la peste récurrente à Rouen au Moyen Âge et à la Renaissance entraîne en 1537 la revendication d’un « lieu de santé » dans un espace plus vaste que le vieux et encombré centre-ville.
Lutter contre les épidémies suppose, en effet, d’éloigner et de soigner, dans les nouveaux quartiers de l’ouest de la ville, plus aérés que la vieille ville. A cette fin, en 1569, la ville acquiert la propriété du général des finances Prudhomme, située à l’ouest des remparts, hors la ville. On y construit alors des installations précaires en 1592 pour abriter le nouveau lieu de santé.
La peste revenant constamment et l’incendie de l’Hôtel-Dieu, hors les murs en 1624, entraîne la décision de construire deux hôpitaux à l’emplacement de l’ancien lieu de santé :
Les épidémies diminuant, ces deux lieux servent à des usages assez éloignés de la fonction d’origine : prison, magasin à grains, hébergement des victimes d’inondations.
Ensuite, l’architecte rouennais Abraham Hardouin réalise les plans des hôpitaux Saint-Louis et Saint-Roch. Les architectes Fontaine et Parvys, pour leur part, édifient l’aile qui relie les deux hôpitaux, surélèvent l’ensemble et construisent deux pavillons de chaque côté de l’entrée. Le logement des chirurgiens se trouve dans le pavillon sud-est . Gustave Flaubert y est né, son père Achille était chirurgien en chef. Il abrite aujourd’hui le Musée Flaubert et d’histoire de la médecine.
À la Révolution, l’Hôtel-Dieu devient l’« hospice d’humanité », puis l’« hôpital national de la Montagne ». Toutefois, il reprend par la suite son nom. Retirées à la Révolution, les religieuses sont ensuite revenues pour rester jusqu’en 1970.
La chapelle Saint-Louis, située au nord-est de l’hôpital Saint-Roch, devenue trop petite quand on transfère l’ensemble de l’Hôtel-Dieu, il faut édifier une nouvelle église: la Madeleine, située entre l’hôpital Saint-Louis et Saint-Roch, de style néoclassique et construite de 1767 à 1781. L’architecte Parvys la commence par en 1754, mais les fondations s’effondrent. Par le suite, l’architecte rouennais Jean Le Brument l’achève avec la participation de l’architecte Jean-Jacques Lequeu. Elle est inaugurée en 1781, par Monseigneur de la Rochefoucauld.
D’orientation Nord- Sud, de style hellénisant, 4 hautes colonnes corinthiennes, décorées de feuilles d’acanthe ornent le portique, surmonté d’un fronton qui rappelle les temples gréco-romains. C’est un édifice néo-classique bien dans le goût du XVIIIème siècle. La toiture, en charpente de bois et recouvert d’ardoises est recouvert d’une obélisque. À l’origine, on prévoyait un dôme en pierres. Mais, les fondations n’étant pas sûres, les architectes renoncent à ce projet car l’Eglise est assise sur des terrains très détrempés, donc instables, des bords de Seine.
L’intérieur est classique et doté au chevet, derrière le Maître autel, d’une tribune où siégeaient les religieuses qui assistaient aux offices.
Par tradition, à Rouen même, on reprend le nom de la première église de l’hôpital dans les murs, au Moyen Âge, qui se situait entre la place de la Calende et la rue de la Madeleine, l’hôtel-Dieu appelé l’Hotel-Dieu de la Madeleine.
En effet, Madeleine, de son vrai nom, est Marie-Madeleine, sainte très européenne, que vénèrent toutes les confessions chrétiennes autant les catholiques que les orthodoxes, les anglicans et les luthériens. C’est aussi une des rares femmes disciples du Christ, avec Marie, la mère de Jésus et Marie- Salomé. Aussi, les peintres, à travers l’Europe, les représentent souvent ensemble.
Ainsi, dans l’Europe orthodoxe, de la Grèce à La Russie, les trois disciples femmes de Jésus sont représentées souvent ainsi, Marie, Mère de Jésus, Marie Salomé et Marie-Madeleine, myrophores, c’est-à-dire porteuses de parfum, en grec. Les Evangiles les montrent allant rendre visite au tombeau du Christ, après sa crucifixion et le découvrant vide. L’ange leur annonce que Jésus-Christ est ressuscité pour sauver les hommes.
Les Evangiles font de Marie-Madeleine une femme originaire de Magadala, un lieu près du lac de Tibériade et elle aurait été assez riche.
A partir du VIème siècle après JC, la tradition de l’Eglise évolue et la désigne comme pêcheresse et en fait une prostituée repentante et donc, à la Renaissance elle devient le symbole de la Pénitence. Le concile de Vatican II, au début des années 1960 la réhabilite et le pape François en fait l’apôtre des apôtres en 2016.
Son personnage a inspiré aux artistes européens de très nombreux tableaux, dans l’Europe entière, comme le montrent les oeuvres présentées ci-dessus.
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