Le pressoir de la trème rappelle le passé viticole de la Normandie. Quelques autres éléments du patrimoine de la région rouennaise l’attestent.
Des passionnés tentent de faire renaître ce passé.
Cet article est une version remaniée d’un précédent article de ce site publié en octobre 2021.
À Quincampoix, rue du Sud, à une douzaine de kilomètres au nord de Rouen, le pressoir de la Trème est un bâtiment typique de la Normandie rurale : toit de chaume, colombage, mur en torchis. Sa fonction passée est peu banale, c’était un pressoir à raisin, oui à raisin et non à pomme !
Le pressoir de la Trème se trouvait initialement sur la route de Préaux à Quincampoix. Son déplacement et sa rénovation ont bénéficié, entre autres, de l’aide financière de la Région Normandie et du programme Européen Leader.
Ce programme permet à chaque territoire d’utiliser les crédits européens selon des priorités définies localement. 17 territoires ruraux en Normandie peuvent en bénéficier.
On sait que Rouen (voir notre article le chai à vin de Rouen) a été au cours du XXe siècle un port exportateur, puis importateur, de vins.
Mais on a un peu oublié que jusqu’au XIIIe siècle la Normandie produisait du vin et même en exportait en Angleterre.
Ainsi, chaque abbaye avait ses vignes, ne serait-ce que pour produire un vin de messe.
Les magnifiques jardins de l’abbaye de Saint-Martin-de-Boscherville comportent une vigne importante.
La légende rapporte que le roi Louis XIV avait trouvé atroce le vin de Normandie. Aussi, il demanda d’en ôter les vignes et de les remplacer par des pommiers.
Comme dans tous pays de tradition chrétienne, les décorations architecturales représentant la vigne et du raisin sont nombreuses à Rouen. C’est non seulement le cas des porches de l’église Saint-Godard et de la cathédrale, mais aussi de quelques cas de bâtiment non religieux.
Saint Vincent est le protecteur des vignerons. Rouen eut une église Saint-Vincent, détruite le 31 mai 1944. Quelques vestiges subsistent au bas de la rue Jeanne-d’arc. Les vitraux de cette église, mis à l’abri au début de la seconde guerre mondiale, ont été ré-installés dans l’église Sainte-Jeanne d’Arc, place du Vieux-marché. Un des vitraux est consacré à la vie de ce saint.
Même si cela reste très anecdotique, quelques passionnés se sont lancés le défi de faire renaître en Normandie la culture de la vigne. Ainsi l’association In vigno meritas a planté sur les hauteurs de Rouen, plus exactement à Bois-Guillaume dans le quartier du Mont-Fortin, quelques centaines de pieds de vigne.
Une partie des cépages (PECORINO et PASSERINA) ont été offerts par la commune italienne de Torgiano jumelée avec celle de Bois-Guillaume.
Décidément, l’Europe n’est jamais loin.
L’évolution climatique au cours du second millénaire de notre ère a fortement handicapé la culture de la vigne dans notre région, le réchauffement climatique du troisième favorisera peut-être sa renaissance.
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