Rivale de la Cathédrale de Rouen, l’abbaye de Saint-Ouen est une pièce maîtresse du réseau européen des abbayes bénédictines médiévales. C‘est en outre un pur chef d’oeuvre de l’art gothique européen tardif, de type flamboyant. Elle fait l’objet depuis 3 ans d’intenses travaux de restauration.
Cet article est une version remaniée d’un article publié par l’auteur le 28/03/2020.
L’évêque Saint-Ouen est originaire d’Angleterre, pays où son culte est très important ; naturellement, les normands se feront le relais de ce culte en France.
L’ordre des bénédictins fonde Saint-Ouen au VIIIe siècle; en effet, cet ordre à la règle édictée par Saint Benoit se répand dans toute l’Europe chrétienne. Et aussi dans le duché de Normandie fondé en 911 par Rollon. A l’époque, c’est une abbaye de style roman.
Ensuite, l’édifice présent s’élève du XIVe au XVIe siècle, sur les ruines de l’abbaye romane. Et sa renommée de pur chef d’oeuvre de l’art gothique européen est grande. En effet, né en Ile de France, l’art gothique se développera dans l’Europe entière grâce à une véritable internationale de maîtres d’œuvre. De fait, en 1318 l’abbé Jean Roussel dit Marc d’Argent lance ce projet ambitieux achevé seulement en 1549. Les travaux d’achèvement on en effet été gênés par la guerre de 100 ans et les grandes pestes du siècle précédent.
Au fil des ans, l’ordre bénédictin a édulcoré sa règle primitive. Au douzième siècle, des moines bénédictins, dont Bernard de Citeaux, éprouvent le besoin de réformer cette règle.
Ils fondent l’ordre réformateur des cisterciens, appelé lui aussi à se répandre dans toute l’Europe à partir de l’abbaye de Citeaux.
Cette immense église abbatiale (137 m de long, 26m de large et plus de 30m sous les voûtes), mêle les styles gothiques rayonnant et flamboyant. Elle est remarquable par son unité, avec sa tour lanterne de style anglo-normand, sa nef très haute et dépouillée, et avec son abside. Commencée en 1338, elle est presque achevée au XVIème siècle. La façade occidentale est reconstruite en style néogothique au XIXème par l’architecte Henri Grégoire qui s’inspire des plans de la cathédrale de Cologne. Elle fait l’objet, avec sa rosace et la façade occidentale achevée au dix-neuvième siècle, d’une restauration rendue nécessaire par l’usure du temps.
De très beaux vitraux et rosaces ornent et inondent de lumière la nef et les bas côtés. Deux générations de vitraux coexistent: ceux dûs au maître verrier de la Renaissance Arnould de Nimègue s’avèrent remarquables par le réalisme des visages représentés et le respect des lois de la perspective.
Le bâtiment accueille de nombreuses manifestations et expositions. On peut aussi y entendre l’orgue de Cavaillé-Col,
monté en 1890 et logé dans un buffet Renaissance. L’acoustique en est excellente. La lumière qui traverse la rosace en cours de restauration éclaire la partie occidentale de la nef.
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