La reconstruction du centre de Rouen, le long de la Seine, a créé un nouveau paysage urbain. Ces quartiers avaient été rasés au cours de la Seconde Guerre mondiale.
En effet, on ne compte plus, après la Seconde Guerre mondiale, les villes d’Europe détruites puis reconstruites, du Havre à Dresde, en passant par Coventry, Varsovie et tant d’autres. Rouen n’y échappe pas.
Version remaniée par l’auteur d’un article publié le 26/03/2020.
Les bombardements de 1940, puis ceux des alliés en 1944 qui visaient de trop haut les installations portuaires et la gare de triage de Sotteville-lès-Rouen, ont donc détruit une partie de la vieille ville située entre la Cathédrale et les quais.
Alors, il faut reconstruire. C’est à cette tâche que s’attelle une équipe d’architectes dirigée par M. Hautreux, nommé délégué général à la reconstruction en 1947. Il succède à Jacques Gréber, nommé en 1940, sous Vichy et auteur d’un premier plan de reconstruction en 1941.
Aussi, exit les vieilles maisons à pans de bois et les rue étroites. L’heure est, de fait, au plan tracé au cordeau et à l’hygiène urbaine; et également, au traitement des façades et de la structure des immeubles avec des poutres et poteaux en béton armé selon les prescriptions du courant moderne en architecture.
Cette reconstruction s’étale de 1947 au début des années 70.
Cependant, nous sommes à Rouen et les ilots reconstruits marquent un compromis entre le courant moderne et la tradition rouennaise. Cette dernière est soucieuse de garder une trame urbaine moins large qu’au Havre, où Auguste Perret impose ses idées. Cela aboutit donc à une hauteur des façades plus basse, souvent de 3 à 6 étages. Le cadrage des fenêtres en béton, les façades traitées en pierre donne une certaine unité à l’ensemble de ces ilots, qui portent la marque de l’influence de l’architecte Perret. Cependant, à la différence du Havre, seules la rue du Général Leclerc, la rue Grand-Pont et le bas de la rue de la République ouvrent des percées larges dans cet ensemble urbain.
Ces ilots se prolongent sur les quais hauts par des bâtiments datant de la même époque comme le Palais des Consuls (ancienne CCI) ou le théâtre des Arts (l’opéra actuel) de la ville de Rouen tous deux achevés en 1958.
Après guerre, le port glisse en aval, distillant ses installations au delà du Pont Flaubert actuel jusqu’au port de Honfleur.
Le grand projet « Paris port de mer » impose de relever les ponts pour laisser un passage aux navires de mer. Ce projet entraîne la décision de rehausser les quais à la hauteur des tabliers des nouveaux ponts construits dans le centre-ville. mais Elle met fin à la continuité entre les quais bas et la ville qui dominait avant guerre. Malheureusement, la conséquence en sera, longtemps, une accentuation de la coupure entre la ville et les berges de la Seine . Le projet de faire naviguer des navires de fort tirant d’eau et avec des superstructures élevées jusqu’à Paris sera finalement abandonné. La réalisation de ce projet, un peu atteint de la folie des grandeurs, s’avère trop compliquée et trop coûteuse.
À partir des années 1980, des opérations d’urbanisme réhabilitent les quais bas et les entrepôts en brique au delà du pont Guillaume-le-Conquérant. Une deuxième reconstruction commence alors. Elle se poursuit jusqu’à nos jours, avec l’addition de nouveaux hangars et bâtiments entièrement neufs, comme par exemple le 108, siège de la Métropole de Rouen-Normandie.
Les armadas, rassemblements périodiques de grands voiliers, attirent des millions de visiteurs. Elles accentuent cette tendance en réconciliant, la ville et le fleuve dont les berges sont de nouveau très fréquentées par les piétons. Alors qu’elles étaient réduites auparavant à l’état de friches.
Toutefois, sur la rive droite, dans le secteur ouest des quais bas, la séparation entre circulation routière, encore trop dense, et circulation piétonnière est encore perfectible. Ici, en effet, ce n’est pas la hauteur des quais qui gêne mais les flux denses d’automobiles qui empruntent cette voie sur berges.
Les armadas, dont la 1ère remonte à 1989, rassemblent périodiquement de grands voiliers et attirent des millions de visiteurs. Elles accentuent cette tendance en réconciliant, la ville et le fleuve dont les berges sont de nouveau très fréquentées par les piétons. Alors qu’elles étaient réduites auparavant à l’état de friches: entrepôts mal entretenus ou squattés, dégradations diverses …
Toutefois, sur la rive droite, dans le secteur ouest des quais bas, la séparation entre circulation routière, encore trop dense, et circulation piétonnière est encore perfectible. Ici, en effet, ce n’est pas la hauteur des quais qui gêne mais les flux denses d’automobiles qui empruntent cette voie sur berges.
Pour y aller :
Sources
Patrice Pusateri. La reconstruction de Rouen à l’épreuve du temps Études normandes (47-1), 1998, pp. 9-40: https://www.persee.fr/doc/etnor_0014-2158_1998_num_47_1_2326
https://fr.wikipedia.org/wiki/Reconstruction_de_Rouen
Sur le rôle de Jacques Gréber, architecte et urbaniste en chef de la ville de Rouen de 1940 à 1947 et auteur d’un premier plan de reconstruction
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Gr%C3%A9ber
Sur la problématique générale de la reconstruction, et ses réalisations, à Rouen, rive gauche et rive droite voir aussi l’article de Jean Braunstein :
http://arts-plastiques.ac-rouen.fr/grp/perret/reconstruction_rouennaise.pdf
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.