La maison des 4 fils Aymon est une bâtisse dont le nom fait référence à une légende carolingienne : les 4 fils Aymon.
Voilà une occasion d’évoquer un personnage historique européen et la Via Charlemagne, route culturelle européenne.
Actuellement, le Musée National de l’Éducation occupe ce bâtiment.
Cet article est une version remaniée d’un précédent article de ce site, écrit par B. Deladerrière et G. Grancher et publié en mai 2022.
Un bel immeuble du XVe siècle de la rue Eau-de-Robec est appelé « La Maison des 4 Fils Aymon ». Ce nom lui avait été donné vraisemblablement par un drapier, comme il y en avait beaucoup dans la rue Eau-de-Robec. Il évoque la légende des 4 Fils Aymon. Les quatre frères, Renaut, Alart, Guichart, Richart, après avoir tué Bertolaï, le soi-disant neveu de Charlemagne, doivent s’enfuir sur leur fougueux cheval Bayard, immortalisés dans les rochers qui surplombent le village de Bogny-sur-Meuse dans les Ardennes. Leur cavale les conduit dans les Ardennes, à Bordeaux, à Montauban, à Dortmund. Mais aussi à Cologne où ils participent à la construction de la cathédrale …
Bref, ils circulent dans une Europe ouverte !
Cette belle bâtisse à pans de bois, construite avant l’édit de François 1er de 1520, interdisant la construction d’immeubles à encorbellements, était restée longtemps à l’abandon. Et elle portait même le surnom de « Maison des mariages », car elle abritait surtout les sans-abri qui pouvaient s’y retrouver librement.
Inquiète par son état de délabrement, la Société des Amis des Monuments Rouennais est régulièrement intervenue auprès des édiles rouennais pour trouver une affectation sérieuse au bâtiment. Mais, plusieurs projets avortent : musée d’Art normand, foyer franco-canadien, magasin d’antiquité, foyer des Compagnons du tour de France …
Werner Groepler (1918-2012), Allemand fait prisonnier par les Américains dans la Manche, avait décidé après la guerre de rester en Normandie et de consacrer sa vie à la réconciliation franco-allemande et à la construction de l’Europe. Pour cela, il créa l’association des « Échanges Culturels » qui devint en 1963 la Maison de l’Europe de Haute-Normandie. Aussi W. Groepler proposa d’utiliser la Maison des 4 Fils Aymon pour y héberger la Maison de l’Europe de Haute–Normandie et d’en faire un chantier international pour les jeunes Européens, mais l’idée ne fut pas retenue …
Finalement, il est décidé en 1976 d’y installer le MUsée NAtional de l’Éducation (MUNAÉ), grâce à l’impulsion de deux hommes : Michel Denieul, directeur du Cabinet du Ministre de l’Éducation nationale René Haby, et François Bourguignon, Conservateur des Monuments historiques. Et la maison va devenir la « vitrine en ville » du Musée National de l’Éducation. Enfin, l’ensemble immobilier est officiellement cédé à l’État à titre gratuit en 1977.
Ainsi, des expositions temporaires complètent une exposition permanente qui satisfait tous les curieux et rappelle quelques souvenirs aux nostalgiques. Aujourd’hui, le MUNAÉ présente la plus importante collection de patrimoine éducatif en Europe.
Naturellement le Musée national de l’éducation évoque l’école et nous renvoie encore à Charlemagne, son « inventeur » supposé (selon « Sacré Charlemagne », la chanson de Robert Gall et Georges Liferman popularisée par France Gall en 1964 et qui connut un succès européen).
La présence de Charlemagne est attestée en Normandie, à l’époque une petite partie de la Neustrie, avant qu’il ne parte pour Rome, où il se fait couronner empereur en l’an 800.
Une statue de Charlemagne orne le frontispice de la chapelle du lycée Corneille, aussi appelée église Saint-Louis.
Aussi, la Via Charlemagne, qui fut une route secondaire de l’itinéraire culturel du Conseil de l’Europe, passait par Rouen.
Pour y aller :
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Une réponse
Tres intéressant. J ai bien connu Werner Groepler